Biographie | Vayssière, Jean Alexandre (Espalion, place du Plô, 5 juin 1817-environs de Khartoum, fin 1860), fils de François Vayssière, marchand, et de Thérèse Bourdiol, orphelin de bonne heure, fut recueilli, ainsi que sa sœur et son frère cadet, Alexis Louis Hipolite (né le 16 septembre 1819) par son oncle, le docteur Victor Vayssière; après des études au collège d’Espalion, il monta à Paris où il publia des articles variés dans des revues, dont le Magazine universel; conscrit, il fut incorporé le 25 août 1840, à sa demande, au 31e de ligne, s’initiant en Afrique à la langue et aux mœurs arabes; libéré du service militaire, il partit pour l’Égypte où Clot-Bey lui trouva une place dans l’administration militaire. Après avoir passé trois ans au Caire, il gagna Alexandrie où il fit la rencontre d’Arnaud avec qui il monta le projet d’explorer la vallée du Haut-Nil et l’Abyssinie. Ils s’embarquèrent à Djedda pour Massouah, où ils arrivèrent en janvier 1848 et à partir de laquelle ils rayonnèrent dans tout le pays de Samhar et l’Abyssinie. Revenus à Djedda, ils se transportèrent à Arkiko, traversèrent le défilé donnant sur la vallée de l’Eylat et s’établirent à Djembeh, puis gagnèrent la vallée d’Akhouar avant de tenter de rejoindre Massouah par Saati, Mokollo et Arkiko, mais, Arnaud étant frappé par la fièvre, ils quittèrent le littoral pour les régions boisées des montagnes de l’Ouadi Daghi; ils parvinrent à Missar, mais les pluies les contraignirent à fuir vers Assouz. Abandonnés par leurs serviteurs, menacés par les cavaliers du dedjasch Schalon, ils regagnèrent, par Lagameth et la Kolta, Massaouah, d’où une barque les ramena Arnaud à Djeddah, tandis qu’elle déposait Vayssière à Dahlâk. Il revint pour affaires à Massaouah, où il resta un mois, avant d’être transporter à Djeddah à bord de La Grenouille de Marseille. Revenus en Égypte, Arnaud et Vayssière entreprirent une seconde expédition: ils s’embarquèrent pour Médine, mouillant à Racho et à Rambo, avant de retourner en Égypte, où Arnaud, malade, renonça à poursuivre ses explorations. Vayssière rapporta alors à Paris “une prodigieuse collection de quadrupèdes, d’oiseaux, de végétaux et dans chaque genre des espèces nouvelles” (C’est à cette occasion, à la mi-septembre qu’il fut présenté par Hadji-Abd-El-Hamid à Alexandre Dumas, à qui il confia ses intérêts littéraires). En 1849, L’Ordre publia La Mer Rouge, journal de deux voyageurs (par Arnaud et Vayssière), pour faire suite à Quinze jours au Sinaï, par Alexandre Dumas et Dauzatz (précédé d'une lettre d'Alexandre Dumas au gérant de L’Ordre), édité ensuite en volume; en 1860, La Revue des deux mondes publia ses Scènes de voyages dans l’Hedjaz et l’Abyssinie et, en novembre 1853, Le Moniteur universel En Abyssinie, préfacé par Alexandre Dumas dans l’édition en volume; enfin en 1856-1857 parut Le Caire. Journal de deux voyageurs, contenu dans Pèlerinage de Hadji-Abd-el-Hamid-Bey [Du Couret]. Médine et la Mecque. Publié par Alexandre Dumas, récit qui avait été imprimé par Le Mousquetaire. A. Vayssière remit le cap sur l’Égypte avec Hadji-Abd-El-Hamid. Le 12 novembre 1853, il partit en chasse en amont de Khartoum avec M. de Malzac et Giovanni Canonica. La fin de sa vie reste obscure: de 1858 à 1859, il chassait pour son compte, sans grand succès; dans les derniers mois de 1860, il descendait le Nil avec un chargement d’ivoire et de pelleteries destinées au Musée national et semble avoir été massacré, près de Khartoum, au confluent du Nil bleu et du Nil blanc, au lieu dit “La Forêt du prêtre”. Les dernières lettres à sa famille datent de la fin 1860. Voir Pierre Blanc, Espalion. Série d’études historiques sur une petite ville du Rouergue, 1928, p. 333-338. Il est cité parmi les explorateurs (orthographié Veyssière, dans toutes les éditions) par Jules Verne dans Cinq semaines en ballon. Signe avec Arnaud. |